VALEYRAC

Historique de Valeyrac

La petite commune de VALEYRAC doit sans doute son nom à un certain Valérius, colon romain, qui édifie à cet endroit une villa.
Le nom proviendrait du celte Balira signifiant avancée d'un bâtiment. Un mur de construction gallo-romaine, reconnaissable à l'alternance longitudinale de pierres et de briques, découvert au XVIIIème siècle par le curé dans le jardin de son presbytère, vient conforter cette thèse.
Il faut attendre 1317 pour trouver sur un titre de propriété le nom de VALEYRAC noté Balirac, car le parler occitan transforme les V en B.

A l'époque Gallo-romaine, le site, qui est probablement une petite île ou une presqu'île de la Gironde, est connu pour son élevage d'huîtres.

Le site médiéval, en partie recouvert par les eaux, comporte un port très actif et constitue une étape sur le pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Selon la tradition, les templiers y fondent un établissement hospitalier. A VALEYRAC, se trouve Le Temple de Tourteyron.

Henri IV entreprend d'assécher les marais et ces travaux sont poursuivis ultérieurement par le Duc d'Epernon, mais arrêtés aux mattes, qui appartiennent longtemps au village.

A la fin du XVIIème siècle, ou au début du XVIIIème siècle, le village endetté vend ses terres à Gabriel de Bastérot qui en confie la gestion à son fils Vincent. Ses métayers et ses fermiers, soutenus par les habitants de Valeyrac, réclament l'assèchement des mattes, anciens marais.

Lorsque les biens des Bastérot sont mis en vente peu après la Révolution, des bourgeois les acquièrent, et plantent de la vigne sur ce sol propice.

Le vieux port de Goulée dont le nom signifie "embouchure étroite", utilisé depuis fort longtemps pour le transport de denrées et des voyageurs vers Bordeaux envasé est désobstrué au XVIIIème siècle et peut de nouveau accueillir les gabarres, grandes péniches à fond plat. A cette époque "Le Médoc nourrit Bordeaux la moitié de l'année". Goulée est également la base de départ des "pataches d'eau" sur lesquelles transitent courrier et voyageurs. Au XIXème siècle, il connaît un grand essor, favorisé par l'activité viticole.

Des Châteaux sont édifiés sur les plans de l'architecte Bonnore. Puis la construction de la voie de chemin de fer, au milieu du XIXème siècle, fait décroître le transport fluvial. Le port de Valeyrac se consacre alors à la pêche des lamproies, des aloses, des esturgeons et des civelles, fréquemment appellées "pibales". Jusqu'en 1970, 200 personnes travaillent dans le port, mais seuls 2 ou 3 pêcheurs subsistent en 2001.

Les vignobles sont en pleine expansion et constituent la principale richesse de la commune.

Le Médoc en 580

Cette carte, très approximative, donne cependant une idée de la configuration du Médoc ancien, très déporté vers l'ouest et péninsulaire au nord et du côté de l'estuaire.

Les nombreux fleuves côtiers disparus ont laissé des traces dans les fonds sous-marins.

580 est l'année d'un tremblement de terre cataclysmique après lequel le nord du Médoc s'est lentement affaissé dans la mer.

Le tracé actuel du rivage est en pointillés, les villes actuelles sont entre parenthèses.

La prequ'île Médocaine au Moyen-âge

Elle montre une évolution par rapport à celle de l'Antiquité. La côte Atlantique, plus avancée vers l'ouest que de nos jours, est toujours creusée d'estuaires qui se combent peu à peu grâce à l'avancée des dunes.

Les rivières côtières s'évacueront de plus en plus difficilement et l'eau s'accumulera en formant des étangs ou de grandes zones marécageuses.

Les îles de l'extrémité nord sont encore séparées et l'on distingue bien la position de Lesparre, accessible par bateau.

Sur l'estuaire, les marais se comblent peu à peu et les rives vont se colmater en formant des mattes.

Port de Goulée

A l'époque où l'ostréiculture battait son plein, c'était déjà un port de pêche réputé. Sa profondeur permet d'y accéder même par marée très basse (coefficient 28 pour les connaisseurs !) et il constitue un relais tout indiqué entre Pauillac et Le Verdon.

Une halte nautique est installée et outre les emplacements pour les inscrits maritimes de la commune, il offre 36 anneaux (dont 2 emplacements visiteurs) pour les plaisanciers.

Nul doute qu'il est très apprécié par tous les fervents des plaisirs nautiques, car il s'ouvre directement sur le vaste plan d'eau de la Gironde.

Le port conserve de petites cabanes de pêcheurs.

L'Église Notre Dame

La paroisse de Valeyrac, mentionnée pour la première fois dans un titre du 10 février 1317, fait partie depuis le Moyen Âge de l'archiprêtré de Lesparre.

De l’église primitive, il ne reste rien puisqu’au début des années 1850, la municipalité fait bâtir une nouvelle église. En septembre 1853, l’architecte Paul Abadie fournit les plans, devis et cahier des charges du projet de construction. Il consiste en une église type de style néo-roman, comprenant une nef et deux bas-côtés, une abside et un clocher-porche.

Les travaux sont suivis et supervisés par l’architecte médocain Jean Hosteing. Le gros œuvre semble achevé en 1858 : au niveau de l’autel de la Vierge, le nom de Paul Abadie et la date de 1858 sont gravés. Pour les décors et les aménagements intérieurs, Abadie s’entoure des artistes avec lesquels il travaille régulièrement : le peintre périgourdin Brucker, l’orfèvre Bachelet, le sculpteur Léon Baleyre, le maître verrier parisien Edouard Didron et les maîtres verriers bordelais Dagrand et Villiet.

Les aménagements intérieurs et les décors sont réalisés entre 1877 et 1888 : le vitrail du bas-côté nord représentant l’Annonciation, issu des ateliers Villiet, date de 1877 ; le vitrail du clocher représentant le Couronnement de la Vierge, provenant des ateliers de Didron, date de 1885 et le vitrail du bas-côté sud, éclairant l’autel de saint J.-B., issu des ateliers G.P. Dagrand, porte la date de 1888.

En 1892, une nouvelle cloche est installée. Elle est réalisée par le fondeur Emile Vauthier de Saint-Emilion, à partir de la refonte de l’ancienne cloche.

Vers 1897, le bâtiment présente des problèmes sur l’ensemble des voûtes en raison d’une instabilité du terrain. En janvier 1901, la sous-commission des bâtiments civils de la commission des Monuments Historiques préconise un sondage du sous-sol. Le cabinet d’architectes Lamy et Le Coader fournit un état du sous-sol accompagnant leur projet de consolidation des voûtes. Pour résoudre le problème de stabilité, ils proposent d’éloigner les eaux pluviales du pied des façades par un trottoir et de faire déboucher les drainages, destinés à assainir le pourtour de l’église, dans un fossé d'écoulement. Ces travaux sont réalisés en 1903. Cette même année, la municipalité fait l’acquisition d’une horloge horizontale à Gaston Guignan. Elle est installée dans le clocher.

En 1925, le clocher fait l’objet de réparations (fenêtres) par les ateliers Dagrant, suivant les prescriptions de l’architecte bordelais Jean Roland.

En 1946, l’atelier bordelais du maître verrier G.P. Dagrant réalise cinq vitraux pour les bas-côtés

Des vignes et des châteaux

Valeyrac est un terroir de crus réputés de la Pointe du Médoc. Ici, les châteaux le Bourdieu et Rousseau de Sipian, ont acquis une notoriété incontestable dans l'univers des oenologues et des connaisseurs de vins fins. Symboles de leur renom, leurs propriétaires ont bâti au milieu de leurs vignes des constructions élégantes et pleines de goût.

Par exemple, le château Rousseau de Sipian, d'inspiration renaissance, se présente comme une vaste construction au rez-de-chaussée surélevé et coiffé de hautes toitures d'ardoise, ou encore le Château Ricaudet-Troussas, bâti en 1870, est un édifice à étage avec son escalier monumental qui dessert la terrasse s'ouvrant sur le parc.

N'hésitez pas à venir les admirer, au hasard d'une dégustation de leur production.